Notre team d'athlètes trail est une référence sur le circuit français et mondial. Ils sont à vos côtés pour vous apporter leur expertise, leur soutien et leurs conseils pour être prêt le jour-J.
Nathalie MAUCLAIR - Championne du Monde 2013 et 2015
Sylvain COURT - Champion du Monde 2015
Manu MEYSSAT - Vainqueur SaintéLyon 2017 et 2018, Vainqueur EcoTrail Paris® 2018
Aurélien COLLET - Vainqueur Ut4M 2017
Florian LANIEL - Vainqueur Aravis 67km en 2017
Vous êtes dans le dernier mois avant l'EcoTrail Paris®, combien de sorties par semaine ? Quels types de sorties ?
Nathalie : Pour l'EcoTrail Paris® 80km un minimum de 4 sorties par semaine, il faut poursuivre la montée en charge avec du fractionné court, long, des côtes et du renforcement musculaire.
Sylvain : Dans le dernier mois avec l'EcoTrail Paris®, je maintiens mon volume d'entraînement à 6 séances par semaine. Ma semaine type se composera de :
- Lundi : repos
- Mardi : fractionné court sur piste
- Mercredi : footing cool
- Jeudi : séance de seuil long
- Vendredi : sortie vélo cool
- Samedi : séance de fractionné en côtes courtes
- Dimanche : sortie longue
Manu : Le dernier mois n'est pas encore synonyme de relâchement. Mon volume d'entraînements ne diminue pas, bien au contraire. J'ai l'habitue de caler encore de belles sorties longues les week-ends à 5 semaines de l'événement, à 3 semaines et également une dernière sortie longue à 2 semaines. Le tout sera entrecoupé de quelques séances de travail en excentrique afin d'être au mieux sur la résistance musculaire.
Le relâchement n'interviendra que dans les 10 derniers jours, concernant le volume, mais en gardant des rappels d'intensité pour éviter que le corps ne s'endorme !
Aurélien : Tout dépend de l'objectif visé. Si c'est pour être finisher 2 sorties suffiront, si c'est pour le gagner il faudra faire entre 6 et 10 sorties par semaine. Principalement orientées sorties plates et essayer d'acquérir une vitesse de croisière qu'il est possible de conserver longtemps. Un peu comme un marathon finalement. Donc j'imagine qu'il faudrait travailler le seuil.
Florian : Par semaine, je pratique 4 à 5 sorties running puis une à deux sorties vélo. Cela varie du temps, de la motivation... En running, j'ai changé un petit peu ma façon de faire depuis 2 ans avec moins de volume mais plus d'intensite.
Intégrez-vous une nutrition spécifique à adopter ?
Nathalie : Alimentation équilibrée avec un maintien au poids de forme ou une recherche de poids de forme (perte du dernier kg).
Sylvain : Non, je n'intègre pas de nutrition particulière, je manque déjà équilibré tout au long de l'année en veillant à de bons apports équilibrés en glucides, lipides végétaux, protéines, minéraux et oligo-éléments.
Manu : J'adopte un modèle de chrono nutrition toute l'année, même hors compétition, donc je ne change rien de particulier, et veille juste à bien recharger les batteries après les sorties les plus longues et éprouvantes. Les principales modifications interviendront dans la dernière semaine.
Aurélien : Non, varié et équilibré suffira très largement.
Florian : Une nutrition spécifique, cela est un grand mot. Je fais plus attention à mon alimentation lors de période où je m'entraîne moins pour éviter de prendre des kilos mais en préparation non, je ne fais pas réellement attention étant donné que j'ai aussi besoin de carburant plaisir.
Quand faire ses séances de sport ?
Nathalie : Quand on veut ! Il est plus important de courir que de ne pas courir parce que ce n'est pas l'heure ! C'est surtout important de respecter son besoin de repos tout au long de la prépa.
Sylvain : J'adapte mes séances à mon planning de travail, donc très souvent mes séances se font le matin tôt afin d'être tranquille et disponible pour mon activité professionnelle le reste de la journée.
Aurélien : Quand on a le temps.
Florian : Mes séances, je les pratique généralement le matin. Seul en montagne, mais souvent à deux lors des séances à plat.
Est-ce le bon moment pour tester son matériel ?
Nathalie : Complètement ! Sac chargé avec le matos obligatoire, vêtement, éclairage, nutrition, compression, brassière, ...
Sylvain : Oui, bien sûr, il est toujours encore bon et très utile de tester son matériel, dans un but de ne pas faire face à de mauvaises surprises pendant sa course. Exemple : désordre digestif sur un gel, barre ou autre aliment qui ne s'assimile pas bien durant notre effort en course et que l'on n'a pas tester avant sur une sortir d'entraînement. Pour le point ci-dessus, je conseille bien sûr, au préalable de tester autant son matériel, sac de course, chaussures, tenue vestimentaire, compression, mais aussi très important sa nutrition en course. Pour ma part, ces tests sont réalisés durant ma sortie longue du dimanche.
Manu : Mieux vaut tard que jamais, mais le meilleur protocole pour tester son matériel (chaussures, alimentation, portage...) reste la compétition ! Ce que j'entends par là, c'est qu'à l'entraînement, il est parfois difficile de réunir les mêmes confitions qu'en course en termes de durée, d'intensité, de stress... Pour cette raison, il est important de se programmer des compétitions "test" qui serviront à valider les "objectifs".
Cependant, par exemple, quand on connaît déjà son modèle de chaussure avec lequel on va courir, il peut être judicieux de se garder une paie quasi neuve de côté, et de lui infliger juste une ou deux sorties longues, afin de bien les faire à son pied.
Ceci est d'autant plus valable que la course sera longue, car en-dessous de 2h, il y a beaucoup moins d'impondérables.
Aurélien : Oui il est préférable de le tester et de le valider en amont.
Florian : Exactement, à l'entraînement, c'est l'endroit propice pour faire ses réglages en matériel ou bien en alimentation.
Nous arrivons dans la dernière semaine, que faites-vous comme entraînement ?
Nathalie : Un footing 1 jour sur 2 de 40 à 45 min avec quelques lignes droites. Un dernier footing la veille de course de 30 min.
Sylvain : Durant ma dernière semaine d'entrainement, j'ai l'habitude d'alterné une journée entrainement/une journée off. C'est à dire, lundi/journée de repos complet, mardi/fractionnée court, mercredi/repos complet, jeudi/petit footing, vendredi/repos complet, Samedi/petit footing avec 4 lignes droites à la fin pour éveiller le corps en veille de compétition, et bien sûr Dimanche/rdv sur la ligne de départ de la compétition.
Manu : Dans la dernière semaine, l'entraînement s'allège évidemment mais surtout en termes de volume. J’évite de mettre trop de jours de repos complet, et je garde des rappels d'intensité à pied, voire à vélo qui sera moins traumatisant, histoire que le système hormonal reste sous pression, et que le corps réagisse bien.
Aurélien : Juste quelques footings légers, la fraicheur est primordiale.
Florian : La dernière semaine, c'est ma préférée (ahah) puisque c'est la semaine souvent très légère qui permet de récupérer du gros cycle d'entraînement. Alors, c'est de la balade ou de la séance mais en aisance.
Que mangez-vous ?
Nathalie : La dernière semaine charger une glucine, riz, pâtes, … et 5 jours avant retirer les crudités et les fruits crus.
Sylvain : Début de dernière semaine avant compétition, je mange beaucoup de légumes et fruits pour faire le plein de bonnes vitamines et oligo éléments. Et, à partir du mercredi soir, je mange principalement des glucides pour bien recharger l'organisme en carburant de l'effort.
Manu : Concernant l'alimentation, je garde toujours mon modèle de chrono nutrition, mais je veille à faire une bonne recharge en glucides sur les derniers entraînement un peu intenses (généralement le mardi et mercredi pour une course le Dimanche). Par contre, à partir du jeudi, j'évite au maximum une alimentation trop riche en fibres, donc essentiellement les légumes et encore davantage les crudités et fruits crus, qui demandent plus d'efforts de digestion et peuvent amener les problèmes gastriques pendant la compétition.
J’essaye également de limiter au maximum les sucres rapides en tout genre et la consommation de gluten (même si je consomme que très peu de gluten le reste du temps), qui sont également des facteurs inflammatoires.
Aurélien : Comme d'habitude, varié et équilibré.
Florian : La semaine de la course, c'est légumes et féculents.
Le matin de la course, quelle routine ? Quand se lever ?
Nathalie : Je me lève quand je suis réveillée vers 9h30 au plus tard, je mange un petit déjeuner protéiné et je ferais une petite collation une heure avant le départ (type compote fruits secs).
Sylvain : Le matin de la course, je me lève assez tôt, 3h avant le début de l’épreuve. Ceci dans un but premier de prendre mon petit déjeuner à la première heure et de favoriser une digestion assez longue afin que toute mon énergie soit disponible à l'effort au moment du départ de la course.
Manu : Le matin de la course, je mange environ 3h avant mais assez léger avec une ration de protéine (souvent 2 œufs, ou une tranche de jambon), et une portion de glucides qui peut être une banane, ou de la purée de châtaignes, ou encore une barre de l'effort mais avec un index glycémique assez faible, afin de ne pas provoquer d'hypoglycémie réactionnelle.
Aurélien : Quand le réveil sonne, mais ça dépend de l'heure de départ, du trajet… il est important de se prévoir un temps de petit-déjeuner.
Florian : Mon petit rituel est surtout un petit tour au "popo" histoire d'être plus léger (ahah).
Faites-vous un échauffement ?
Nathalie : Je suis de celles qui s’échauffe beaucoup, footing de 20 min et quelques lignes droites et des éducatifs (gammes).
Sylvain : Tout dépend de la durée de l'effort, plus l'effort est court plus je m’échauffe pour ma part, exemple : pour un 10km route je m'échauffe 45'. Pour un trail longue distance type EcoTrail Paris®, je trottinerai 20' avant le départ du trail.
Manu : Plus la course est longue, plus l'échauffement est minimaliste, mais sur un 80km comme l'EcoTrail Paris®, je vais quand même jogger une quinzaine de minutes, et faire des amplitudes articulaires, ainsi que quelques gammes d'éducatifs.
Je terminerai toujours avec 4/5 accélérations de 20/30s, afin de bien activer le cœur et encaisser plus facilement le départ qui est souvent assez rapide, même sur trail long...
Aurélien : Oui léger, une dizaine de minute
Florian : Personnellement, je fais un échauffement très léger, montée de genoux, talon fesses mais rien d'exceptionnel. Je ne suis pas un exemple à suivre quoi.
Quels sont tes conseils une fois dans le SAS (à quoi tu penses ? Est-ce que tu écoutes de la musique ? Comment tu fais redescendre la pression ?...)
Nathalie : Je n’écoute pas de musique même quand je cours.
Je fais des exercices de respiration et de relaxation. Je rentre dans ma maison intérieure (ma bulle). Je me visualise vivre une belle aventure et je profite du moment présent comme si suis spectatrice de ma vie…
Je savoure déjà et je me remercie d’être là !!!
Grâce à tout le travail accompli je ne doute pas de mes capacités et de ma réussite (quelle qu’elle soit).
Sylvain : Dans le sas de départ, je suis plutôt détendu, je pense à la chance que j'ai d’être au départ de la course en bonne forme, en bonne santé. Je me remémore toute ma préparation et les heures d'entrainements pour en arriver là aujourd’hui, et à quel point j'attendais ce jour-là qui sonne comme une récompense du travail accompli les mois précédents à l'entrainement, énorme plaisir de prendre le départ, savoure chaque instant.
Manu : Jamais de musique me concernant, que ce soit à l'entraînement ou en course... J'aime d'autant plus être connecté à mes sensations.
Je n'ai pas l'impression de penser à grand-chose quelques minutes avant le départ, c'est juste un moment de concentration. Et la pression, j'ai la faculté à être du genre imperturbable, et heureusement, car les jours d'avant course, sont rarement un long fleuve tranquille chez moi, il m'arrive souvent des péripéties extraordinaires !
Donc c'est plus une bonne pression que je ne cherche pas à occulter. Elle me permet d'exploiter au maximum mon potentiel, je suis plus un homme de compétition que d'entraînement en termes de rendement et dépassement de soi...
Aurélien : Je ne sais plus, ça fait trop longtemps que je n'ai pas été dans un SAS en tout cas pas de musique, on discute avec les concurrents.
Florian : Dans le SAS, ce n'est pas compliqué, je pense à ma famille et jette toujours un coup d'oeil au ciel (pour mon papa) et je débranche le cerveau.